Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Eric ALLARD LES ECRIVAINS NUISENT GRAVEMENT A LA LITTERATURE

Publié le par Claude Donnay

Eric ALLARD    Les écrivains nuisent gravement à la littérature

Cactus Inébranlable éditions, 2018, 88p.

Comment qualifier cet opus d’Eric Allard paru dans la collection « Les p’tits cactus » ? Je ne sais pas trop… Je dirais qu’il est inqualifiable et c’est un compliment, car je me suis délecté avec les aphorismes et nanofictions, qui envahissent les pages de ce petit recueil.

On ne présente plus Eric Allard, dont le blog « Les Belles Phrases » accueille critiques et lectures pour le plus grand plaisir des lecteurs et des écrivains.  A côté de son rôle essentiel de passeur, Eric Allard est aussi une fine plume.  Ce dernier livre le démontre une fois encore. L’auteur multiplie les aphorismes où il est question de littérature, de lecture et de « calamités littéraires ».  Tantôt ironique, tantôt indulgent, presque tendre, Eric Allard s’attache à parler des auteurs et de leurs écrits, des auteurs connus, méconnus, inconnus, pas encore connus ou même trop connus.  C’est un tour de force jubilatoire…

 

« Un écrivain, en se précipitant la nuit pour noter une idée de récit, dévala l’escalier, perdit et l’idée et la vie. »

 

*

 

« On ne tue pas un écrivain dans l’œuf ; on attend qu’il ait pris le melon. »

 

Tous les acteurs du monde littéraire en prennent pour leur grade.  Les dents vont grincer sous le sable allardien, mais les sourires feront aussi vibrer les lèvres, se tendre les zygomatiques, car Eric Allard, en bon petit Belge, ne se prend pas au sérieux une seconde.  Tout en assénant des vérités…

« Certaines personnes deviennent écrivains sur un coup de texte ».

 

« - Un lieu d’écriture privilégié, un endroit qui vous inspire ?

   - La salle de bains de mon éditrice. »

 

Impossible de rendre compte du foisonnement d’idées, d’images, de jeux de mots qui émaillent ce petit livre, mais picorer au hasard des pages est vraiment un grand plaisir.  Eric Allard a toutes les audaces, et c’est vraiment payant, car le lecteur ne s’ennuie pas une minute en sa compagnie. L’écrivain, lui, se reconnaît par ci par là, tantôt il rit franchement, parfois un peu jaune…  C’est comme si Allard nous titillait avec un scalpel, juste pour nous tenir éveillés, pas par cruauté ou sadisme, mais pour attirer notre attention sur des « manies » littéraires, des troubles obsessionnels compulsifs, qui agitent le landerneau littéraire.  En un mot, ce livre est un régal, un morceau de choix pour nos papilles intellectuelles.

On en redemande.  Donc, à consommer sans modération J

 

                                                                                  Claude Donnay  mars 2018

Commenter cet article