Claude Donnay J'ai bu la mer
Ce matin j'ai bu la mer
A distance / En imaginaire
J'ai bu la vague j'ai bu la tasse
Sans avaler le sable
La mer poème dans un verre sans pied
Je me suis éveillé aux cris
Des mouettes et des pigeons girouettes
Dans le quartier de la gare où les trains
Font arrêt sur la route des plages
Le jour hésitait encore sur l'heure d'hiver
La vie pliait le ciel entre les fenêtres
De mon lit je buvais les embruns et toutes les douleurs
Et les crachats que l'air emporte dans sa barbe à papa
Ce matin j'ai bu la mer
Pris le vent sur le bout d'un doigt
J'ai pas encore fait de ricochets
Mais dans ma bouche je roule un galet d'enfer